dimanche 8 juillet 2012

BLOG EN VACANCES



Le temps de ranger la maison et de faire les bagages, et il sera temps de partir vers d'autres horizons.
Très bon été à toutes et à tous.
Retour, dans la deuxième quinzaine du mois d'août.
A bientôt !

mercredi 4 juillet 2012

LE TEMPS DE L'INNOCENCE



Titre original : "The  Age of Innocence"-1920-
Auteure : Edith WHARTON
Traduction : pas de mention
Editions : Flammarion-Mille-et- une pages- 2012- 266 pages


Il est bien court le temps de l'innocence ! Deux soirées à l'opéra à deux années d'écart, et il s'est déjà enfui. A moins, qu'il n'ait duré que quelques minutes, celles durant lesquelles,  lors de la première soirée, Newland Archer, détournant "les yeux de la scène pour les plonger dans la loge d'en face",  contemple avec émotion et orgueil "l'adorable enfant" en toilette blanche, May Welland, sa presque fiancée, avant que n'apparaisse derrière elle sa cousine, la "pauvre Ellen Olanska" vêtue de velours bleu corbeau.

Jusque là, les choses étaient simples et stables : ils appartenaient à la même société patricienne- l'aristocratie  américaine protestante-,  ils partageaient les mêmes principes au premier rang desquels le respect du "bon ton", que celui-ci s'exprime dans la couleur d'une cravate portée avec un habit ou dans les limites de la solidarité à témoigner à un parent malheureux.
A partir de là, les choses seront moins simples, mais chacun veillera à ce qu'elles restent aussi stables, au risque d'y engloutir sa vie.

Car c'est un monde impitoyable que celui-ci :
La femme "miracle de feu et de glace", doit savoir "attirer les hommages masculins, tout en les décourageant",  et l'homme, même éloigné  de la médiocrité intellectuelle qui caractérise la plupart de ses congénères, accepter "leur code en fait de morale", car "il serait à la fois incommode et de mauvais goût de faire cavalier seul."

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas pris un tel plaisir à lire un roman au point de m'éveiller à six heures du matin pour pouvoir en poursuivre la lecture avant d'entamer la journée.
Une composition parfaite, des personnages croqués avec  précision et ironie, des descriptions quasi cinématographiques - Martin Scorsese en a d'ailleurs fait un film- un mélange de passion et d'extrême retenue. Jane Austen, je pense ne renierait pas ce texte !

Bonus : ce livre éclaire parfaitement le monde dans lequel Eleanor Roosevelt est née. En le refermant, on admire encore plus l'exceptionnelle originalité de son parcours. 
Ce que l'histoire ne peut pas toujours dire, la littérature sait parfois l'exprimer de façon magistrale.